La suite... - Les joyeuses colonies de vacances... (entracte)

Introduction
Chapitre 1
Chapitre 2

Après ces deux années de colonies qui s'étaient plutôt bien passées, on peut penser que les suivantes n'ont pas posé de problème. Et bien oui et non. Oui parce qu'effectivement, les autres colonies n'ont plus posé de problème. Non parce qu'entre le plateau des Glières et la colonie suivante, il s'est écoulé trois ans.

Rentré de ma colo, j'étais tout content, comme lors de la première. Et puis, l'année est passée et le catalogue des colonies est revenu. Et là, j'ai eu un mélange de sentiments. D'abord le retour, comme d'habitude, du stress. Je ne voulais pas partir loin de chez moi, loin de ma môman. Bien sûr, j'avais appris à me passer d'elle, et une fois en colo les choses s'arrangeaient, mais il fallait d'abord prendre la décision. Et cette année là, plusieurs choses ont fait que je ne suis pas arrivé à la prendre. D'abord, sur le catalogue, aucune colonie ne me plaisait. Les camps itinérants me faisaient peur d'après ce que mon frère m'avait rapporté de ses colos en Corse (alors que quelques années plus tard, j'allais être un vrai fan de ces colos). Du coup, tout le monde m'a encouragé à retourner à ma dernière colo, à faire un autre stage de cuisine, deux semaines et hop!

Sauf que ça ne m'enchantait pas du tout. Il faut bien le dire, les colos en camp fixe, ça va un moment, mais après, ça n'est plus possible. Toujours le même décor, toujours les même petits jeux, toujours les mêmes activités. Quel que soit le cadre, on finit forcémment par retomber sur des classiques. Et faire la même chose pendant deux semaines, croyez-moi au bout d'un moment c'est plus des vacances.

En plus de ça, cette année là j'ai découvert que j'avais un genou foireux. De temps en temps, et encore maintenant, il se bloquait. Enfin pas vraiment. Mais si j'essayais de le plier, j'avais une énorme résistance dans l'articulation, comme un os ou un bout de bois coincé en position allongé. Et plus je forçais pour plier, plus ça me faisait mal, une douleur bien aigue. J'avais l'impression que quelque chose allait craquer.

Alors faire des randos dans cet état là, non merci. Je croyais tenir la clé de mon esquive lorsque ma mère rentre un soir. Elle avait parlé à des responsables de la colo et elle m'annonça fièrement que cette année il y avait un garçon en fauteuil. Forcémment, il ne ferait pas les ballades.
-C'est génial mon Juju, vous allez pouvoir vous tenir compagnie pendant que les autres feront les ballades. Tu vois? Tout s'arrange, tu ne t'ennuiras pas.

Ah. Ah oui mais non. Moi dans ma tête je me voyais déjà tracer une croix sur cette colonie, j'allais pour une fois, ne pas être obligé de partir loin de chez moi dans un endroit que je ne connaissais pas avec des gens que je ne connaissais pas plus.

J'en ai parlé à ma meilleure amie, Caroline. Elle, elle partait avec ses parents en tirant une gueule monstrueuse parce que pour la première fois son frère ne venait pas avec eux. En gros, elle allait se faire chier deux semaines à l'océan.
Il ne nous a fallu que deux seconde pour réaliser que nous tenions là notre solution. Et quelques semaines plus tard, je partais deux semaines à l'océan avec ma meilleure amie.

Cette expérience s'est renouvelée l'année suivante. La troisième année, je ne me souviens sincèrement pas de ce que j'ai fait, mais je sais que je ne suis pas parti avec Caroline. Quoique. Je n'en sais rien.

Ces deux années, j'ai passés des vacances vraiment géniales. Nous sortions tous les deux le soir, nous allions nous baigner quand nous voulions; grasse matinée, petits déjeuners sur la terasse, arcades, ballades, discussion diverses & variées (notamment sur les gays et les lesbiennes) et fanatisme farmerien étaient notre programme...

(Caro, la plage, le coucher de soleil...)

(L'un de nos "repère" une pièce isolée de la maison de vacances où nous avons fait pas mal de conneries... et oui, c'est bien Mylène Farmer derrière la tête de Caro, elle emportait toujours ses posters avec elle :) )

Toujours est-il que la quatrième année, j'ai renoué le contact avec les colonies... Presque par hasard...

PS: aujourd'hui encore, il m'arrive de culpabiliser pour le petit garçon en fauteuil... Si j'y avais été, il aurait eu quelqu'un, mais sans moi il a dû vraiment se faire chier à certains moments!