La suite... - That's just the way it is...

Ce soir ça allait plutôt bien. Grâce à ma famille, ce n'est plus vraiment le cas.

En fait, j'étais plutôt content. J'ai passé un bon week-end. Vendredi en fin d'après-midi j'ai reçu un coup de fil. Une dame m'a dit qu'elle avait fait un appel à candidature pour un poste d'assistant contrôle qualité et qu'une des agences d'intérim que j'ai contacté lui avait fourni mon CV.

Bon.

Je ne sais pas si c'est moi qui ai répondu à une annonce, auquel cas je n'en ai absolument aucun souvenir. Ou bien c'est vraiment l'agence qui a filé mon profil sans me prévenir, rien, et ça me plaît pas vraiment.

Passons. Effet de surprise oblige, j'ai pas tout retenu. Pourtant j'ai pris des notes hein. Mais c'est tout brouillon. Je ne sais même pas le nom de l'entreprise... J'ai l'heure du rendez-vous, le nom de la personne, mais je ne connais pas l'entreprise dans laquelle je me rend.

Oh, il y a quelques semaines à peine, j'en aurais eu des sueurs froides. A chaque fois je pense avoir atteint les sommets de ma zénitude. Force est de constater que c'est faux, je viens une fois de plus de les repousser (et je suis affligé de voir que je le peux encore, c'est plutôt inquiétant).

Donc, ça ne m'affole pas. Mais alors pas du tout. La dernière fois qu'on m'a promis un entretien d'embauche, je n'en ai pas dormi de la nuit, j'ai stressé toute la matinée, et au dernier moment, on me l'a annulé. Pas la peine de se retaper tout le stress pour que ça me refasse le même coup. J'ai un entretien et alors? Rien à faire.

Je vais appeler l'agence d'intérim demain matin pour en savoir plus et puis j'irais, en sachant ou pas quelle société je m'apprête à courtiser. De toutes façons, ce n'est qu'un entretien. Pour un contrat de deux mois. Alors hein, si je ne l'ai pas, je n'en ferais pas un drame.

Et c'est un peu là le drame, même ça, ça ne m'affole plus. Je suis juste genre "ouaif... on verra bien, hein?"

Bon tout ça pour dire que je ne suis pas stressé et que donc, ce soir j'allais plutôt bien. Je pensais même me faire un concert de zazie, madonna ou mylène. Comme ça, pour le plaisir. Je ne pensais pas à tous ces trucs déprimants qui reviennent ces derniers temps.

Et puis il a fallu aller manger. Et là mes parents (ma mère) se sont gueulés dessus (sur mon père) et ça m'a bien gavé. Par dessus le marché mon père a préparé tout plein de trucs pour mon frère et sa copine et ils ne sont jamais sortis de leur chambre pour aller les manger. Bref, tout le monde était d'une humeur massacrante. Ma mère jouait à savoir si je la préferais à mon père et ça, ça me hérisse le poil au plus haut point. De toutes façons, même quand elle ne joue pas à ça, c'est déprimant de les voir. Mon père maussade, ma mère les larmes aux yeux, tous les deux les nerfs à vifs. Putain je supporte pas ça. Ca me met dans un état...

Qu'on se comprenne bien, ce n'est pas le truc du "oh non mes parents ont une dispute, s'aiment-ils encore?" . C'est plutôt du "putain mais elle fait chier à s'énerver pour des broutilles pareilles". Genre tu as envie de filer des claques pour arrêter les plaintes et les attaques incessantes. Moi je ne supporte plus. Dans ces cas là j'ai juste envie de me casser. Merde je suis pas obligé de subir ça, si?

Et du coup, je m'énerve, je m'énerve. Et je me met inévitablement à cogiter et à retrouver tous mes chers et vieux démons. Et je me déteste encore plus d'en revenir toujours à ça. J'en ai marre, marre et encore marre d'avoir sans arrêt l'impression de me plaindre, de me sentir mal, de me remplir la tête avec des trucs sans issues. Oui je suis au chomage. Mais je fais de mon mieux pour m'en sortir. Oui je suis célibataire. Et non je ne sais pas comment en sortir durablement. Bon bin voilà, alors pourquoi y revenir?

That's just the way it is...