La suite... - Quand la fête est gachée...

Départ vendredi matin, arrivée à 13H à la campagne. Le lendemain c'est la fiesta, 35 personnes à nourir, à placer, à occuper. Popa, Moman et moi allons dire bonjour à mes grands-parents (côté moman). Première constatation, mon grand-père est en très grande forme, il se mets à taper du poing sur la table en criant et en devenant tout rouge pour une simple histoire de destination de vacances d'une tante... Mais bon, depuis le matin j'entretiens le moral de ma mère et je continue. "Positif, positif Chantal, rien que du rose aujourd'hui et demain!" Ma mère me regarde peu convaincue...

Fin d'après-midi, c'est le moment de faire les gratins dauphinois pour le lendemain midi. 10kg de pommes de terre à peler, heureusement mes cousines Laura et Dorine (mes tites soeurs) arrivent dans leur R5 et nous aide. D'ailleurs, Laura et moi décidons de préparer le punch. On en a fait 12L... Et bien croyez moi, mais à manipuler tout ce rhum, les vapeurs ont finies par bien nous faire rire (oui, on l'a gouté en fait...). Fin de soirée, Nip/Tuck dans le lit et dodo. La journée du Samedi promet d'être longue et éprouvante.

Lever à 9H.
Petit déjeuner rapide. De toutes façons il n'y a rien à manger, tout est pour le soir et le dimanche... Après un passage sous la douche, les choses sérieuses commencent. Mon oncle préféré (oui, c'est de l'ironie) arrive et c'est parti pour aller chercher toutes les tables et les chaises au village.

Ensuite, installation de la bache "pour l'humidité"

Et puis, de fil en aiguille, le temps passe.

Le soir arrive, les invités aussi. La séance d'acceuil commence et je maudis un temps mes parents. C'est leur anniversaire mais c'est moi qui me tape toute la famille, y compris ceux que je n'aime pas et ceux que je connais à peine. Bref, finalement tout le monde est là et l'apéritif peut commencer.

C'est une orgie de quiches, de cakes, de carottes/radis/tomates cerises, de biscuits apéritifs et autres délices salés. Et surtout, c'est une orgie de punch. On pensait avoir trop de 12L mais au final, hier soir, il n'en restait qu'un ou deux litres. Bref, l'ambiance commence à monter, moi qui suis à jeun exprès je m'autorise à commencer à boire. Quatre punchs plus tard, l'euphorie arrive et Laura et Dorine me montrent les bouteilles qu'elles ont amené pour notre "After in the Tente". Oui, je devais dormir dans une tente. Même ma cousine Sonia (20 ans aussi) se prépare à faire la fête. Finalement, nous passons à table. Je commence à être très joyeux, et notre unique boisson sera du vin. L'ambiance est bonne et le premier plat arrive.

En même temps, mon frère arrive avec sa copine. Il était prévu qu'ils arrivent tard, ils avaient autre chose avant. Je peux vous dire que leur arrivée a été remarquée. Ou plutôt, l'arrivée de ma future belle-soeur. Puisqu'elle est passée devant tout le monde sans rien dire, sans regarder les gens. Bon, tout le monde s'est dit qu'elle devait être malade à cause de la voiture. Mais elle n'est pas ressortie. Elle est allé directement se coucher. L'absence de bonsoir ou d'excuses en a déjà choqué plus d'un. Mais ils n'avaient encore rien vu...

Mon frère s'installe à table, nous mangeons et c'est l'occasion d'un grand nombre de photos.

(oui je sais, ma cousine Sonia est un canon hihi, dommage pour vous lecteurs hétéros et lesbiens, c'est moi qui suis à côté :p) Tout le monde semble joyeux, je donne de la voix de temps en temps pour rappeler aux plus âgés que nous ne sommes pas sectaires et que les jeunes apprécient leur compagnie. Bref, ça fait un peu joyeux bordel. Après le plat principal, mon père décide de faire danser les gens. Alors là, votre Euan ne s'est pas reconnu. Je ne suis pas un meneur. Mais je voulais tellement que mes parents gardent un bon souvenir de leur fête que j'ai pris les choses en mains. Aidé de ma cousine Laura, nous sommes allé nous ridiculiser un moment en dansant seuls au milieu de la piste. L'alcool aidant, je n'en avais rien à faire. Il fallait juste mettre les gens en confiance. Au bout d'un moment deux ou trois personnes sont venus nous rejoindre, et la partie de pêche à commencée. J'allais chercher les gens et les encourageais. Je n'y croyais pas, mais ça a fonctionné. Au bout d'un petit quart d'heure, la plupart des gens dansaient et l'ambiance était là. Je me suis franchement bien amusé et je crois que c'était le cas pour tous. J'étais tellement dans le feu de l'action que tout le monde suivait mes chorégraphies improvisées. Sonia m'a d'ailleurs dit que j'étais prêt pour faire anim au club Med... Héhé :)

Finalement nous sommes retournés à table pour le fromage. Je dois dire que j'ai un trou à ce moment là. Je ne sais plus très bien ce que j'ai fait... Toujours est-il qu'ensuite des amis (les meilleurs) de mes parents ont passé un petit film avec un rétro. Ca a été un moment de franche rigolade. Ensuite, c'était le dessert. Trois énormes gateaux et 50 bougies réparties sur deux d'entre eux. Les lumières s'éteignent et les gateaux arrivent. Alors imaginez trente-cinq personnes entonner "Joyeux anniversaire" en partant n'importe comment, chacun à son rythme. Vous voyez? Bin c'est ce qui s'est passé. Alors, j'ai de nouveau donné de la voix. Et une fois de plus tout le monde m'a suivi. Ma tante a dit à ma mère de me remercier car j'avais à plusieurs reprises coordonné la soirée. Héhé, j'étais tout fier lol.

Mes parents soufflent leurs bougies, la cagnotte "voyage" est donnée. D'ailleurs à ce propos, c'est crevant de devoir trouver tous les invités discrètement pour leur dire que la cagnotte est posée à tel endroit et qu'ils peuvent y aller quand ils veulent... :p

La musique repart, je danse et je danse encore. De temps en temps, Laura Dorine Sonia et moi nous éloignons. On fume et la vodka citron est sortie. Ca se boit comme du petit lait. Bref, je suis dans état avancé de mec bourré. Il est 2h30 et les plus âgés commencent à fatiguer. Chouette, ça va être notre heure! Dorine qui n'a pas encore bu pour ne pas être repérée par sa mère, tout comme Sonia par sa soeur sont heureuse, elles vont pouvoir se murger. Laura aussi s'est retenue. Je suis le plus bourré d'entre nous même si j'arrive encore à être lucide. Et là, alors que nous nous préparons à faire la fête, c'est le drame. La copine de mon frère passe discrètement devant tout le monde et, sans décrocher un mot se dirige vers la voiture. Personnellement je n'ai encore rien vu de ce qui se trame. C'est Sonia qui arrive 5 min plus tard et me dit que mon frère et sa copine rentrent à Lyon (150km....). Et que mon père veut les ramener. Bourré comme je suis, je comprends quand même tout de suite qu'ils sont fous. Mon frère et mon père sont dans le même état que moi. Je me précipite vers eux pour les en empêcher. Mais rien à faire, la miss veut rentrer à Lyon. Il s'avère en fait qu'elle n'est pas brassé mais a des ennuis comment dire... au niveau du derrière, du genre fissure, toussa quoi...

Ma mère insiste, ils peuvent aller à l'hôtel, certains des invités y vont, ils pourront être amenés en voiture, c'est à même pas trois kilomètres, et ils auront tout ce qu'ils leur faut, y compris des toilettes pour eux tous seuls. Mais non. A veut pas la demoiselle. Mon frère déclare qu'il ne peut pas conduire dans son état. Mon père pense qu'il peut. Je lui dit qu'il est fou. Il insiste. Monte dans la voiture. Mon frère aussi. J'allais le laisser partir et revenir tout seul ensuite? Bien sûr que non. J'ai les nerfs et je monte. Et nous partons. Mon frère, mon père et moi sommes bourrés et pourtant, on prends la voiture. 150km pour mon frère et sa copine, 300 pour mon père et moi. A cet instant, je hais ma future belle soeur pour le danger qu'elle nous fait prendre alors que ce n'est absolument pas nécessaire. Dans l'état où nous sommes, la moindre faute et c'est l'accident. Nous jouons nos vies. Sans parler du possible contrôle de police. Je hais mon frère pour ne rien faire, de peur de la vexer. Et je ne le sais pas encore mais je hais mon père pour avoir cédé.

Au même moment, ma mère voit s'éloigner la voiture. Elle en a gros sur la patate. En rentrant dans la maison, un connard (je ne sais pas qui) ne trouve rien de mieux à lui dire que "et bin! ton mari et tes deux fils! il te reste plus personne!" Dans l'assistance, c'est l'incrédulité qui règne. Les invités sont attérés par l'égoïsme de la copine de mon frère. Tous lui en veulent. En quelques heures, elle s'est taillé une très mauvaise réputation qu'elle aura du mal à refaire. Au moins, elle a fait l'unanimité comme a dit quelqu'un! Mais c'est terminé. La fête est finie. Il s'agissait de l'anniversaire de mes deux parents, or l'un d'entre eux est absent. Tout le monde se fait du souci pour nous et éspère nous revoir vivants. Les gens n'ont plus le goût à la fête. Ils vont tous se coucher. Laura, Dorine et Sonia en veulent terriblement à future belle-soeur. L'un des amis de mes parents dira d'ailleurs à ma mère que si ça avait été lui il l'aurait envoyé chier fissa!

Pendant ce temps, dans la voiture, je lutte contre le sommeil, l'alcool et la nausée. Je vérifie tous les angles morts de mon père ainsi que sa vitesse. Copine de frère pionce, et frère ne sait plus où se mettre. Un moment, il me dit qu'il est dégrisé. 5 min après, sa tête tombe sur mon épaule. Je suis seul avec mon père pour que rien ne nous arrive. Au milieu du trajet, le téléphone portable de mon père sonne. Pour vous dire l'état dans lequel il est, il lache le volant (nous sommes sur l'autoroute) et cherche son téléphone. Je lui hurle d'arrêter, de conduire, et lui arrache le téléphone des mains. C'est ma mère. Elle voudrait que nous dormions à Lyon. Je la rassure, c'est bien ce que je comptais faire. Malheureusement pour moi, mon père n'est pas d'accord. Arrivé en bas de chez nous, nos deux passagers descendent. Je demande à mon père de s'arrêter, il refuse. Je crie, je lui dit qu'il est idiot. Il ne veut rien savoir. Encore une fois, avais-je le choix? Non. Je n'allais pas le laisser rouler tout seul. Lui faisant la gueule, nous rentrons. C'est encore pire qu'à l'aller. Je lutte du mieux que je peux mais la fatigue physique, nerveuse et l'alcool me donnent des hallucinations. Nous faisons de l'essence. Un fourgon de police s'arrête à côté de nous. Sueurs froides. Ils font demi tour et s'en vont.

C'est un miracle, mais nous arrivons à bon port. Pas d'accident, rien. Je ne sais pas qui je dois remercier, mais je le fais chaudement.
5h40, je rentre enfin dans la tente où j'étais supposé dormir. Laura et Dorine dorment. Sonia se réveille mais je suis incapable de m'expliquer. Je m'endors sur un matlelas... percé. Donc, je me réveille toutes les demi heure. A 8h du matin le dimanche, je n'en peux plus, je me lève. Moins de deux heures de sommeil. Laura se lève également et me fait un compte rendu. Oui, future belle-soeur n'est plus appréciée de personne. Même ma grand-mère maternelle que je n'ai jamais entendu dire du mal me confiera que future belle-soeur est très mal élevée. Et croyez-moi, un "elle est mal élvée" de ma grand-mère, c'est pas bon du tout.

Finalement, j'ai squatté le lit de mes grands-parents (ils habitent dans une maison à 3min à pieds de chez nous) vu qu'ils sont levés. Je mets mon réveil à 11h15. Et enfin je dors un peu.

Le dimanche, un peu la gueule de bois mais dans l'ensembla ça va. J'ai pu parler avec Guillaume, le fils des meilleurs amis de mes parents, 29 ans, qui s'est occupé de la musique. Ca faisait une éternité que nous n'avions pas parlé, on ne se connaissait plus. C'était vraiment super.

Les gens ont commencé à partir petit à petit à partir de 16H. Les tables, les chaises, tout a été rangé. Sentiment affreux que tout est fini. Je suis évidemment parti dans les derniers. Je devais partir avec mes parents, mais vu que nous avions la voiture avec laquelle mon frère est venu... Je me suis donc retrouvé seul dans ma Clio. J'ai cru m'endormir sur l'autouroute. Pour plus de sécurité, j'ai même roulé à 90 pendant un moment. Laura m'a dit que ça avait été pareil pour elle.
Et cette nuit, j'ai très bien dormi. Ma mère était crevé, il faut dire qu'elle n'a pas dormi tant que mon père n'a pas été en sécurité le samedi soir (ou plutôt le dimanhe matin....). Tous les deux ont été bien éprouvés.

Ce qui m'emmerde, c'est qu'on était arrivé à avoir une bonne ambiance toute la soirée.
Alors bien sûr il y a les chorégraphies ridicules, il y a la bataille de crême chantilly, les toasts en hurlant, les projections et les fous rires, les jeux à la con... Mais je suis certain que si on parle des "50 ans" dans un mois, dans un an, dans dix ans, ce dont on se souviendra c'est uniquement de la fête gachée.

Et ça me rend amer.