Bon, je ne reviendrais donc pas sur ma crise de larmes de mardi soir. La crise est passée, elle est réglée.

Nick est rentré chez lui mardi à midi, je l’ai ramené chez lui pendant ma pause de midi (au départ nous devions manger ensemble puis il devait rentrer seul mais quand j’ai vu son état, j’ai décidé de ne pas attendre plus longtemps). L’après-midi il a été voir un médecin et il a commencé un traitement le soir même.

Du coup, au lieu d’être seul chez moi pendant toute la journée, là au moins il est entouré par sa famille, sa sœur et son neveu de bientôt un an qui gambade à 4 pattes de partout. Etant seul dans le lit, il parvient à faire de bonnes nuits. Je suis soulagé qu’il soit enfin pris en main mais j’avoue que de mon côté, c’est quand même un peu difficile.

En fait, mon frère et sa copine ont déménagé la semaine juste avant et je me retrouve donc seul chez moi en rentrant. En temps normal ça ne me dérangerait pas plus que ça (bien au contraire !) mais là, le sachant loin et pas forcément très bien, ça ne me plaît pas spécialement. Sans parler du fait que c’est une des seules semaine de l’année où mes parents n’étant pas là, il pouvait rester tout le temps vu qu’il était en vacances. En réalité, ça fait un peu comme s’il n’était pas rentré de colo finalement. Je ne le vois pas de la semaine, alors qu’il est là…

Mais bon j’abuse un peu là, j’avoue. D’abord je peux lui téléphoner n’importe quand donc ça change tout. Et puis comme je l’ai dit, c’est un peu difficile comme situation mais je préfère qu’il soit loin et entouré plutôt que seul chez moi à broger toute la journée en m’attendant.

Il sent que le traitement commence doucement à faire effet. Il se sent toutefois encore mal à l’aise quand la maison est vide. Plus au point de faire des crises d’angoisses, mais mal à l’aise. Cela dit il y a du progrès, il dort bien, et il semble retrouver le sourire. Mais bon sang que c’est dur de se dire qu’on est pas capable d’aider celui qu’on aime, qu’il est obligé de se réfugier chez lui pour reprendre des forces. Mais ça c’est quelque chose que je dois apprendre à gérer. Et lui aussi. Parce qu’il le reconnaît lui-même, il n’a jamais coupé le cordon avec sa mère, et une grande, grande partie de son mal-être vient aussi de là. Mais qu’il reprenne des forces pour le moment. Chaque chose en son temps.

Du coup, j’ai quand même un peu peur là. Je retourne chez lui tout le week-end, j’espère qu’il ne sera pas trop changé par son traitement, j’espère vraiment. Après ce week-end, je ne sais pas trop comment se passera la semaine. Vu qu’il est en vacances, nous aurions dû nous voir assez souvent mais vu son état… Cela dit, là encore je risque de le vivre assez mal s’il me tient trop longtemps à l’écart, qu’il préfère passer du temps avec sa famille, etc. Je sais qu’il lui faut du temps, qu’il a besoin de se ressourcer, je sais, je sais, ça n’est pas de sa faute, ça tombe juste vraiment très mal, c’est le seul moment de l’année où nous pouvions passer du temps ensemble (parce qu’il va mener deux licences de front et la préparation d’un concours donc l’année risque d’être bien chargée) et il n’est pas en mesure d’être là.

Et la semaine suivante, je suis en vacances… On devait partir en Savoie, à Strasbourg… Et tout est remis en cause.

Je dois être patient, et je le suis mais là, c’est une situation d’incertitudes que j’affronte, je ne sais pas quand il ira mieux, je ne sais pas si nous pourrons partir, je ne sais pas, je ne sais pas. Et j’ai toujours très mal géré le fait de ne pas savoir. Rien à voir avec le fait de me lasser. Si on me disait qu’il en a pour un an ou pour la vie, au moins je saurais. Là non. Et c’est ça que j’ai vraiment du mal à supporter. Mais bon, quand on ne peut pas changer les choses on fait avec. Alors voilà, il ne me reste qu’à prendre mon mal en patience !

(Je vous ai déjà dit que je haïssais ses colos ?)