La suite... - Mais dehors les parasites!

Je crois que, dans les prochains jours, j'ai envie de me couper un peu du monde. Enfin, je dis sûrement ça en l'air, mais une partie de moi en a vraiment envie.

Je crois que je ne supporte plus que les autres aient besoin de moi en ce moment. C'est très particulier comme sentiment, et je m'en rends d'autant plus compte en l'écrivant. Disons que ce n'est pas vraiment que je ne supporte plus cela. C'est que... J'en ai marre de supporter le malheur des autres. Je suis fatigué de tout ça et une fois de plus je regarde avec une envie folle cette semaine sur la côte atlantique loin de ma vie lyonnaise. Loin du travail, de ma famille, de mes amis.

Ma mère qui s'est blessée durant le séjour à Lisbonne et a une jambe dans le plâtre est insupportable. Ce n'est pas nouveau, les fidèles qui me lisent régulièrement ici savent que je supporte de moins en moins ses caprices, ses jérémiades, ses coups de colères injustifiés. Mais que je me contrôle toujours et que je souris. Cette semaine épouvantable est en train de réduire à néant tous ces efforts. La voir se plaindre sans arrêts, pleurer pour des broutilles, refuser catégoriquement de marcher avec ses béquilles alors qu'elle en est capable (elle l'a déjà fait), souffler comme un bus à l'arrêt lorsque qu'on l'aide à marcher pour nous faire comprendre que c'est dur alors qu'on a tous conscience qu'elle surjoue, dire que rester seule est HORRIBLE et que elle, quand sa mère était malade, la première chose qu'elle faisait, c'était d'aller la voir en se levant alors que je la supporte depuis une semaine dans cet état et que je ne pouvais voir Nick que quelques heures pour la première fois depuis deux semaines, et pas avant deux autres semaines. Non, moi ce n'est pas la première chose que j'ai fait en me levant parce que je savais très bien où elle était et comment elle allait, pas besoin de la voir pour cela. Bien sûr je serais allé la voir ensuite, mais non, il a fallut qu'elle hurle, et je n'ai même pas pu le regarder partir de ma fenêtre. Oui c'est pitoyable d'écrire cela, "regarder celui qu'on aime partir par la fenêtre" mais je l'écris quand même parce que cela est.

Clara m'appelle régulièrement, vient me parler sur msn, m'envoie des messages. Elle veut me voir, elle veut pleurer, elle veut me parler, elle veut se plaindre. Je n'en peux plus. Parfois, je me demande même sérieusement pourquoi je continue de fréquenter Clara. Je n'ai même plus de plaisir à la voir, et cela date d'avant sa séparation avec Flo. Pas de plaisir à la voir, au contraire même. Ca me fait chier. Voilà, c'est dit. Et pourtant, bonne poire que je suis, j'ai encore accepté de la voir ce soir. Extrait de la conversation téléphonique pour fixer le rendez-vous :
-Euan, je veux te voir ce week-end (notez l'ordre implicite)
-Ok, et bien disons samedi soir, ça va?
-Je peux venir à quelle heure en fin d'après-midi? (notez la suggestion d'une venue plus tôt)
-Bin plutôt le soir en fait.
-Et on fait quoi? (qu'est ce que j'en sais moi, c'est toi qui veut me voir à la base non?)
-On peut aller aux 24h de l'INSA, il y a pleins de concerts de rock, ça peut être sympa.
-Je sais pas. (bin voyons!)
-On peut essayer.
-Les noms des groupes m'inspirent pas. (et ta gueule, elle inspire quelqu'un?)
-On peut y aller quand même. Si on aime pas, on se posera dans l'herbe avc une bière, tranquille.
-De toute façon ça sert à rien d'y aller, il pleut demain.
-...
-Allô? T'es là?
-Bin j'en sais rien moi, on verra le temps qu'il fera demain.

Voilà.
J'ai l'impression de doucement péter un boulon.
Alors je crois que la semaine qui arrive, je ne répondrai pas une seule fois à Clara et que j'essayerai d'être le moins souvent possible chez moi pour ne pas avoir à supporter la Mater.

C'est dingue, en ce moment je suis bien dans ma vie, vraiment. Mais je me fais tellement parasiter par ces sangsues que je me sens las, fatigué de tout et que je n'ai plus rien envie de faire.