En ce moment, tout va bien dans ma vie et j'aimerais en profiter s'il vous plaît.
Donc, je m'adresse à vous, tous ceux qui tentez de m'empêcher d'apprécier mon bonheur en me parlant sans arrêt de votre malheurs, ou en pourissant l'ambiance:

-Clara... Ok Clara, vous faites une pause avec Florian. D'accord, d'accord, après 6 ans ensemble, je reconnais que ce n'est pas facile, et à ta place je serais sans doute la corde au cou. Mais bon, est-ce que tu pourrais quand même éviter de me téléphoner 45min tous les jours pour me redire exactement les même choses que la veille? Si encore tu écoutais mes conseils, je me dirais que ces coups de fils sont utiles... Mais là même pas, une fois sur deux tu n'écoutes pas, et après tu viens te plaindre. Putain, quand on décide de faire un mois de pause, on s'y tient. Sinon, ça ne sert à rien de faire un mois de pause. Autant se séparer tout de suite. Ton mois de pause peut être salvateur, alors arrête de le fausser.

-Frérot... Ok Frérot, tes chefs sont des putains de rapiats et ils te font poireauter. Ils ne t'embaucheront que le dos au mur, ok. Mais franchement, tu connais ton père. Lui dire "à partir de la semaine prochaine  je vais chercher ailleurs" c'était forcément lui tendre la perche pour poser la question "mais si tu cherches la semaine prochaine, pourquoi tu cherches pas dès demain?". Et puis franchement frérot, tu vas vraiment chercher? Parce que bon, répondre à une ou deux offres sur le net, ça va pas chercher bien loin... D'ailleurs tu le sais, ça n'a rien donné la première fois, c'est le boulot qui est venu à toi...

-Madre... Ok madre, tu es la seule femme quand tu rentres chez toi le soir. D'accord, d'accord, t'as traversé la ménopause sans pouvoir te confier à une présence féminine. Mais est-ce que tu es obligé de vouloir avoir toujours raison, de vouloir parler de ton boulot sans arrêt, de chercher dans une bataille interminable avec Padre qui de vous deux est le plus aimé par moi, votre second fils? Dès que quelque chose ne te plaît pas, c'est toujours pareil, si c'est de moi, ça va, si c'est de mon père, tu hurles. Même quand tu n'as aucun rapport avec le conflit, il suffit que tu entendes que ça gueule pour lever les yeux au ciel en regardant mon père. Très honnêtement, en étant rabaissé comme ça et en supportant tes crises d'hystérie depuis tout ce temps, je me demande comment fait Padre. Sa patience confine au miracle. Ou à la connerie, peut-être.

-Padre... Ok Padre, tu te lèves tôt, tu rentres tard du boulot, c'est toi qui fait les courses, c'est toi qui fait à manger, c'est toi qui te charge des lessive, c'est toi qui supporte Madre le soir au moment de se coucher, tu as un premier fils avec un diabète et un infarctus au bout du nez, qui ne trouve pas de boulot, qui jette son argent par les fenêtres et qui n'a pas les pieds sur terre, tu as un second fils parfait, bien elevé, gentil, qui a un boulot, qui n'a jamais posé de problème, qui est en bonne santé, qui s'entretient et qui prends son indépendance, ah oui mais c'est con, cette perle dans ta vie c'est une pédale, dur dur. D'accord, d'accord, vu sous cet angle, ça n'a pas l'air jojo. Mais pitié, pourrais-tu éviter de venir 5 ou 6 fois par soir dans ma chambre, quand je parle sur msn, quand je suis au téléphone ou quand je fais du cybersex avec Nick parce qu'on est en manque  je suis en privé, m'interrompre pour me demander de l'aide sur internet, de couper mes téléchargements, ce que je veux manger dans trois jours, ou pour me faire un coucou?

Voilà. Bon bien, sûr, il y a des tas d'autres personnes qui apportent la pierre à l'édifice pour sapper mon bonheur, mais avec ces 4 là, je crois qu'on tient une bonne partie des raisons qui ont transformés mes deux dernières soirée en moment épouvantable que seul Tatie ou Nick on su rétablir, et encore avec beaucoup de mal. Je ne me plains pas, j'ai un travail, un amoureux, la santé. J'aimerais juste avoir les couilles de dire tout ça carrément en face à ces 4 personnes. Mais les grandes explications et moi, ça n'a jamais marché. Ca m'a toujours mené à la rupture dans les relations amoureuses ou à la crise de larmes pour le reste.

Alors voilà, restons frustrés pour un moment encore, et tentons de profiter au maximum de ma situation heureuse.