C'est drôle, hier je me suis aperçu que deux bloggeurs que je lis régulièrement avaient posté un article sur le dimanche soir. Le dimanche soir, c'est souvent un moment detesté de la semaine. Pour moi, si j'étais seul, ça ne le serait pas spécialement. Malheureusement, j'ai une famille dont les névroses ont tendances à être exacerbées les dimanches soirs. Ambiance.

Acte 1, les chaussures.
Mes parents rentrent d'un week-end de 3 jours avec leurs meilleurs amis pour l'anniversaire de ma mère. Ma mère tient absolument à me montrer ses nouvelles chassures.
-Regarde, regarde, elles sont belles hein?
-Oui j'aime bien. En plus, t'en avais pas des vertes foncées.
Froncement de sourcil maternel:
-Elles sont pas vertes foncées. Elles sont noires.
-Ah? Moi je les voyais vertes foncées.
La mère interpelle le grand frère:
-Viens là toi! Tu les vois de quelle couleur?
-Bleu marine.
Tic nerveux de la mère :
-Ah bin bravo hein, vert foncé pour l'un, bleu marine pour l'autre. Vous êtes forts hein! Elles sont noires.
-Ok, elles sont noires, que je réponds.
-Non, elles ne sont pas noires, reprends mon frère qui n'a pas senti la moutarde monter au nez de ma mère...
-Elles sont NOIRES je te dis!
C'est là que je me suis ecplisé, parce que ma mère s'enervait vraiment. Pour une couleur de chaussure. Chouette.

Acte 2, le programme du week-end.
Pour me détendre, je me dirige vers la cuisine pour voir mon père qui prépare à manger. Je rentre, il me regarde comme si je n'existais pas.
-Alors, bien votre week-end avec vos amis?
-Oui.
...
-Ah... euh, et alors vous avez vu la famille aussi.
-Ouais.
...
-Hmm... Et vous avez mangé quoi de bon alors?
-Du poisson.
...
Il finit par lever la tête et me regarder.
-Et toi Julien, t'as fait quoi?
-Bin hier soir on a été au resto avec Nick pour l'anniversaire de sa meilleure amie, et puis ensuite en boîte et...
Et je m'arrête parce que mon père est en train de sortir de la cuisine pour aller faire autre chose et qu'il interpelle mon frère pour lui parler. Il n'écoute même pas la réponse à la question qu'il m'a posé. Je n'aurais rien dit, ça aurait été pareil.

Acte 3, l'avocat du diable.
Je finis par m'asseoir à table pour manger. Mon frère s'assoit à côté de moi et commence à manger un avocat. Qui se révèle très dur. Il se met à batailler dessus et je le vois devenir rouge de colère petit à petit. J'hallucine qu'il s'enerve autant pour si peu. Dans un murmure rageur, entre ses dents, il lâche :
-Putain mais il a quoi cet avocat de merde?
Il continue de batailler et arrive à extirper la moitié de l'avocat. Il se lève, bouscule sa chaise, donne un coup dans la poubelle qui s'ouvre et jette les déchets. Il se rassoit pour manger. A peine a-t-il commencé qui se relève brusquement:
-Putain de merde!
Il jette violemment le contenu de son assiette à la poubelle et me demande, en voyant mon regard étonné:
-T'aime le goût de la patate?
-Euh... Oui, réponds-je prudemment parce que je sens l'éruption volcanique pas bien loin.
-Moi aussi, mais pas quand c'est un avocat qui l'a.
Je garde pour moi le fait que ni l'avocat ni la patate n'ont un goût bien prononcé. Inutile d'envenimmer les choses, ça se fera tout seul de toute façon. Dès que mon père entrera sans la cuisine et verra mon frère.

Un jour, il faudra qu'on m'explique pourquoi chez moi, le dimanche soir, tout semble comme une pièce remplie de gaz et que chaque intervention d'un des membres de ma famille et comme quelqu'un qui cherche à craquer une alumette... C'est épuisant pour les nerfs. Je comprends qu'on puisse être maussade à l'idée de reprendre le boulot le lendemain, mais pas la peine de transformer ça en torture psychologique, si?