Ca se précise et je crois que pour la première fois de ma vie, je me retrouve dans le rôle de l'autre, celui pour lequel ça va prendre plus de temps parce qu'un salaud s'est bien foutu de sa gueule avant.

Premier acte il y a à peu près une semaine. Discussion avec lui sur MSN, webcams branchées. Arrive le moment pour moi de partir. Il me demande de me rapprocher de ma cam, juste pour me voir encore, un peu. Je le fais. Je ne peux pas m'epêcher de sourire. Et je le vois, soudain rêveur, et complètement concentré sur son écran à la fois. Moi, je suis content.

Et là, j'aimerais l'avoir à côté de moi. Je lui écris. Et il lâche cette petite phrase:
"Je vais me taire, parce que sinon je vais dire des trucs qui dépassent ma raison..."
Et il ne fait pas de sous-entendu scabreux, en disant cela. Pas avec la tête qu'il a à ce moment précis.

Deuxième acte hier soir. Même situation. Au moment de partir, une fois de plus, c'est dur de se dire au revoir sans pouvoir au moins se serrer dans les bras. Et il me dit:
"J'te kiffe mon ange".
Et là, moi, j'aime pas du tout ce mot. Il le sait, et je pense alors qu'il dit ça pour me taquiner. A l'évidence en fait, il dit ça pour ne pas dire autre chose. Donc moi, forcément, sans m'en rendre compte, je tends une perche.
"Moi monsieur, on ne me kiffe pas"
Et du coup, il répond, visage amoureux sérieux :
"Je t'......embrasse."

En ce moment, j'envois régulièrement des piques de haine à Ja.y parce que à cause de cet "enchochado" je sais que ça va me prendre du temps pour faire confiance complètement, et donc laisser mes sentiments s'épanouir. Mais j'ai tellement souffert au mois de septembre que même si je le voulais, je ne pourrais pas aller plus vite. Inconsciemment quelque chose m'en empêche, quelque chose qui sait sans doute que pour le moment je ne suis pas prêt à me relever en cas de revers, encore. Pourtant je sens que Nick ne sera pas comme mes deux autres relations, pour la simple raison, déjà, que c'est lui qui tombe amoureux plus rapidement cette fois. Et ce n'est pas simplement la fait qu'il soit à deux doigts de le dire. Je le sens, depuis quelques temps déjà.

Et je trouve ça génial. Je suis content. Mais en même temps, j'ai peur du jour où il le dira. Pas parce que ça deviendra réel, parce que ça ça me rendra heureux. Mais parce que j'ai peur de sa réaction. J'ai juré que je ne mentirais pas, que je ne me conduirais pas comme les salauds qui m'ont rendus pour l'instant incapable de retrouver la passion. Et s'il me dit "je t'aime" (et je prédis ça pour dans une semaine, deux maximum) je lui répondrais la vérité.

Que je trouve ça beau. Génial. Que je suis content. Mais que pour le moment, je ne peux pas encore lui dire "moi aussi" parce que j'ai juré d'être franc. Que ce n'est pas lui qui est en cause mais les souffrances qu'on m'a infligé et qu'inconsiemment je le sais, je me protège encore. Que pourtant, déjà, il y a du progrès. Et que quand je suis avec lui, je reprends espoir, et j'ai l'impression que tout ça reviendra. Qu'il va juste me falloir plus de temps. Mais qu'au moins, il saura que quand je lui dirais "je t'aime" ça ne sera pas par politesse, mais parce que je l'aime vraiment.

J'espère qu'il comprendra. Je ne sais pas, à sa place, comment je réagirais. Ce que je sais en revanche, c'est que je suis vraiment bien avec lui et que je n'ai pas envie que ça finisse. J'ai envie de le voir plus souvent, d'être avec lui. Je suis bien dans ses bras, et encore une fois, je sens quelque chose s'agiter au fond de moi dans ces moments là. Mais pour l'instant, l'instinct de survie est encore trop fort.

Je comprendrais qu'il veuille partir. Mais je souhaite vraiment qu'il comprenne ce que je lui dis, et qu'il nous donne notre chance.