Parfois, j'ai le besoin de le contacter.
Pas pour lui dire de revenir, pas pour me plaindre, pas pour lui dire que je l'aime toujours.

Juste pour ne pas perdre le contact. Plus de deux semaines que nous n'avons rien échangé, ou presque. Alors que nous nous appelions tous les soirs pendant deux mois et demi. Bien sûr, nous étions en couple, mais passer de l'un à l'autre, comme ça... Je sais que c'est moi qui ai voulu ce silence radio, et j'apprécie qu'il le respecte. J'en avais besoin pour me poser, pour réfléchir, pour bien comprendre que c'était terminé.
Mais aujourd'hui, j'en ai assez. Je sais que c'est fini, et j'ai envie de rompre ce silence. Et pourtant, c'est assez paradoxal parce que même si j'ai envie d'avoir de ses nouvelles et de garder le contact, je sais que je ne suis pas prêt à le revoir.

Alors, j'ai envie de lui envoyer un mail tout simplement. Un mail comme un nouveau départ, vers autre chose. Un mail pour voir comment il va. Un mail comme ça :

Salut Ja.y,

Bon ça fait un petit moment que je n'ai pas vraiment donné de signe de vie en dehors d'un ou deux textos. Je ne te fais pas la gueule, je ne suis pas en colère, c'est juste que j'avais besoin de temps.

J'espère que tu vas bien. J'ai eu des échos de la grande première de l'assoc' via vos blog et par Sandra, je suis vraiment super content que tout se soit bien passé, vous pouvez être fier de vous. J'espère que ta crève t'as pas trop handicapé, mais vu ce que j'ai entendu dire, ça n'a pas été le cas. En tous cas sache que j'ai croisé les doigts très fort pour vous, et je vous ai encouragé de là où j'étais.

En parlant de musique, ça en est où le concours avec la radio ? Tu sais si tu as été séléctionné ou diffusé?

Au fait, tu pourrais me redonner l'adresse MSN de Laurianne? Je pense que je n'ai pas la bonne parce que celle d'Anne et de Sandra ont marchées mais pas la sienne.

En tous cas j'espère que ton boulot continue de bien se passer, tu as des nouvelles par rapport au départ éventuel de Myriam?

Une chose encore. Tu sais, je ne t'en veux pas, et d'ailleurs je n'ai pas de raisons de t'en vouloir. Sauf une peut-être. On a toujours dit qu'on ne ferait pas de politesse entre nous, et qu'on serait franc jusqu'au bout. Et c'est sur ce point précis que j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche. Je sais qu'entre nous c'est terminé et ce n'est pas pour revenir là dessus que je te parle de tout ça. Tu m'as dit vouloir garder le contact avec moi, tu m'as dit que tu étais très attaché à moi et que tu nous voyais devenir des amis proches. Sur le moment, je ne savais pas si cela serait possible. Aujourd'hui, je pense que oui même si cela prendra du temps. Par contre, si tu tiens réellement à une telle amitié entre nous, il va falloir continuer de jouer franc avec moi. J'ai le sentiment qu'il y a encore des choses que tu ne m'as pas dites sur les raisons de notre rupture, et si c'est le cas, alors ce manque de sincérité sera un très mauvais point de départ pour cette amitié que tu souhaite, comme moi.

Voilà, c'est dit. Libre à toi de rebondir là dessus pour éclaircir les choses ou alors de faire comme si je n'avais pas écrit ce paragraphe. Si tu veux que ça marche, je pense que tu sais quoi faire si effectivement il reste des choses à dire. Quoi qu'il en soit, je ne veux pas non plus perdre le contact, mais si un jour j'ai la confirmation de certaines choses que je sens et que je m'aperçois que tu ne m'en a pas parlé, ma confiance risque d'être salement atteinte, une fois de plus.

En me relisant, j'ai l'impression d'être un peu aigri... Encore une fois je ne t'en veux pas et je n'ai aucun reproche à te faire, c'est juste que j'ai certaines intuitions parfois - c'est le cas maintenant - et que si cela est avéré, alors l'amitié que tu souhaitais entre nous va dépendre de ce que tu décideras de dire ou pas pendant ces prochains jours.

Allez, bonne fin de journée, donne moi de tes nouvelles :)

Julien.

PS: tu sais, un week-end si tu as le temps, il faudrait vraiment que tu ailles voir Natacha pendant un de ses tournois de ping-pong. Ca compte beaucoup pour elle et même si elle a l'air de s'en foutre, je crois que ça lui fait de la peine de ne jamais vous voir aller la supporter. Bien sûr, que tu décides de le faire ou pas, je ne t'ai jamais dit ce que je viens d'écrire ;)

Voilà.
Lui lancer une perche comme ça. Pour voir ce qu'il en fait, s'il réagit, s'il est franc, bref pour voir si cette amitié future a une chance d'exister ou pas.

J'en ai déjà parlé avec Karen, qui pense que je ne devrais pas chercher à le revoir. Elle dit qu'à partir du moment où on a été intime avec une personne, repasser au simple statut d'ami est impossible avant un temps qui se compte en années. Je pense qu'elle a raison, sûrement. D'ailleurs, si je suis vraiment franc avec moi, je ne sais même pas pourquoi exactement je voudrais moi aussi de cette amitié. J'ai ce besoin de garder le contact, mais n'est-ce pas juste parce qu'il me manque? Garder le contact simplement par mail, c'est vain. Ca ne servira pas à grand chose. A moins de se revoir. Mais serais-je prêt à le revoir un jour? Je n'en sais rien. Dans quelles circonstances? Je n'en sais rien. Et si un jour (jour qui viendra fatalement) il me parle d'un nouveau petit copain, comment vais-je réagir? Pourrais-je seulement supporter de l'entendre en parler? De me dire qu'avant c'était moi, et que c'est fini? Il y a une différence entre savoir que c'est fini et voir son ex dans les bras d'un autre. D'autant plus quand on a la conviction que c'était l'un des rares qui pouvait accéder au statut "d'homme de ma vie" (oui je sais c'est passablement gnan gnan mais vous voyez ce que je veux dire?).

Alors je ne sais pas quoi faire. J'ai l'impression que si je laisse trop de temps passer avant de renouer avec lui, quelque chose sera gâté. Que ce sera trop tard. Et puis les signes, encore et toujours les signes. Ses trois amies qui veulent garder contact, sa meilleure amie qui m'envoit un texto le soir même où une autre de ses amies me parle. Comme des messages pour me dire que cette partie là de ma vie est importante, qu'elle ne veut pas que je l'oublis et que je ne dois pas la laisser partir.

Je doute, je doute, je doute...