Et donc, hier soir, après un bon week-end dépaysant à souhait, je suis rentré chez moi. Déjà, mon bon moral était un peu retombé parce que forcément, revenir à Lyon c'était retrouver le train-train, et les raisons - la raison en fait - qui m'avait poussé à partir.

Je me suis donc installé devant mon écran et j'ai voulu savoir comment s'était passé leur première. J'ai consulté leurs sites internet et j'ai ainsi appris que tout s'était très bien déroulé, du début à la fin, et que leur public avait apprécié la prestation. J'étais content pour eux, et forcément un peu amer de ne pas y avoir assisté. Mais ça n'était pas possible pour moi.

Et puis, une de ses amies (Sandra - prénom changé) qui lui avait demandé mon adresse s'est connectée. Il s'agissait de la présidente de l'association avec qui il s'entends très bien. A peine l'ais-je salué qu'elle m'a gratifié d'un "Jujuuuuuuuuuu!". Elle m'a tout de suite dit que je lui manquais, et ça m'a fait plaisir (et un peu mal, en même temps). Je lui ai demandé comment s'était passé la représentation, elle m'a dit que tout avait été très bien, mais que sincèrement, elle trouvait que je manquais à l'appel, "tu nous as beaucoup manqué parce que pour moi, tu fais partie de la famille". Je lui ai dit que j'avais vraiment pensé à eux et que j'avais croisé les doigts mais que je ne me sentais pas de venir les voir. Bien sûr elle a compris, mais cela m'a fait plaisir. Elle m'a dit que tout le monde avait pensé à moi.

Ensuite, elle m'a dit qu'elle aimerait vraiment qu'on garde contact et qu'on se fasse des sorties de temps à autre, parce qu'elle m'apprécie beaucoup. Là encore, je lui ai dit que j'étais partant, mais que j'allais avoir encore besoin d'un peu de temps. Et qu'en ce qui concerne revoir Ja.y qu'il m'en faudrait encore plus.

Elle m'a dit qu'elle comprenait et que ça lui avait vraiment fait de la peine lorsqu'elle avait su que ça allait se terminer. Apparemment, Ja.y lui en avait parlé quelques jours avant. Je lui ai alors demandé s'il lui avait dit pourquoi ça s'était terminé. Elle m'a répondu ceci : "il m'en a parlé, je sais des choses que j'ai très envie de dire mais que je ne peux pas... Simplement, je pense que depuis le début, il avait quelqu'un d'autre dans la tête, planqué dans un coin". Et voilà. Je connais enfin la vérité. Elle m'a dit qu'il ne s'agissait pas de son ex. Un autre, c'est tout. Elle m'a dit que Ja.y lui avait dit qu'il était amoureux de moi, puis que c'était retombé. Que l'autre était dans sa tête. "Je lui ai dit que s'il pensait que ça n'irait plus entre vous, il devait te le dire le plus tôt possible, parce que tu es vraiment un mec bien et que tu ne mérites pas qu'on s'amuse avec toi. Quand il m'a dit qu'il t'avait quitté, je lui ai dit qu'il était con, et qu'il allait le regretter. Je l'ai conseillé, il ne m'a pas écouté, pourtant je sais que j'ai raison. En tous cas, sache qu'il t'aime beaucoup."

Quand je lui ai dit que je souhaitais que ça marche pour lui, elle m'a fait comprendre que ce n'était pas forcément ce qui allait se passer... En bref, qu'elle pense qu'il me quitte pour un autre qu'il n'est pas sûr d'avoir, et en tous cas moins bien dans tous les sens du terme.

Une partie de moi était contente hier soir, parce qu'enfin je savais tout. Depuis le début, j'avais du mal à comprendre et enfin j'avais toutes les cartes en main. Et puis, de voir que cette amie veut vraiment garder contact avec moi me fait plaisir aussi. J'ai passé de bons moments avec eux, et j'aimerais en garder quelque chose. Le fait qu'elle soit d'une certaine manière de mon côté me fait plaisir aussi. Elle pense qu'il n'aurait pas dû me quitter et elle n'est pas la seule, ça me rassure et me prouve que je n'étais pas le seul à penser qu'on était vraiment bien ensemble, et que je n'idéalise pas tout ce qui s'est passé.

D'un autre côté, pour la première fois j'en veux à Ja.y. Je lui en veux de ne pas avoir été franc dès le départ, je lui en veux de ne pas m'avoir dit la vérité quand il m'a quitté il y a deux semaines. Bien sûr, je respecte beaucoup son amie et je n'ai pas l'intention de lui dire ce qu'elle m'a révélé. Pourtant, je sais qu'un jour je lui en parlerais directement, et je lui dirais que c'est la seule chose que je regrette et la seule raison pour laquelle je lui en veux. Il voulait qu'on reste amis... Pour moi l'amitié c'est la franchise. Au jour d'aujourd'hui, s'il me demande comment ça va et que je lui réponds "pas bien" il ne sera pas franc et ne me parlera pas de sa nouvelle histoire si elle a commencée. Au final, nous mentirons tous les deux, et comment développer une amitié sur cette base? Cette amitié qu'il voulait tant, il l'a salement compromise le jour même de notre rupture en ne jouant pas la carte de la franchise. Oui cela m'aurait fait mal s'il l'avait dit le jour même, encore plus mal, mais je n'aurais pas espéré une semaine de plus. J'aurais su. Et j'aurais préféré.

Il a dit à Sandra qu'il pensait que je n'accepterais pas de lui parler parce que depuis deux semaines, je ne parlais plus à sa meilleure amie sur le net. J'ai répondu à Sandra qu'il me fallait simplement un peu de temps.

Et une demie heure plus tard, je recevais un texto de la meilleure amie en question qui voulait savoir comment j'allais et qui me disait qu'elle voulait garder le contact parce que j'étais un garçon bien. Je sais que ce n'est pas Sandra qui lui a parlé puisque les deux ne se connaissent pas. C'était juste un hasard. Quoi qu'il en soit je suis allé lui parler également sur le net, mais cette fois nous n'avons pas parlé de Ja.y. Pour la bonne et simple raison que comme me l'a finement fait comprendre Sandra "tu sais, moi j'aime beaucoup Ja.y... Mais je suis pas exclusive... Je ne suis pas sa meilleure amie...". Je sais très bien que jamais sa meilleure amie ne dira quoi que ce soit qui pourrait mettre Ja.y en défaut, même si elle le pensait. Pour autant, elle a la volonté de garder le contact, ce qui n'était apparemment pas le cas avec son ex.

Voilà donc la soirée que j'ai passé et qui a éliminé pas mal de la bonne humeur que j'avais trouvé à Avignon. Il continue de me manquer et c'est dur. Dur de se dire qu'il est déjà en train de vouloir passer à autre chose. Dur de se dire que tous les gens à qui j'en parle (de mon côté et du sien) se rendent compte comme nous étions bien assortis, tous sauf lui. Dur  d'avoir l'impression d'être trahi parce qu'il n'a pas été franc lors de la rupture. Dur parce que malgré tout, je l'aime, encore.

Hier, dimanche 7 octobre 2007, cela aurait fait trois mois. Tout pile.