-Quel caleçon/boxer/slip je mets ?
-Celui qui est blanc avec la rayure bleue en haut.

Et c’était logique comme réponse, c’est toujours celui que j’ai préféré. Je l’ai toujours trouvé très sexy là-dedans.

Il m’a regardé d’un air coquin et m’a demandé si j’étais sûr. Je lui ai dit oui. Alors il s’est mis dos à moi et il a quitté son caleçon. Et ce matin en me réveillant j’ai été frappé de la netteté et de la précision de mon rêve. Son dos avec ses grains de beauté. Son tatouage, exactement au bon endroit, et en bas de ses reins, juste au commencement de ses fesses, il y avait aussi l’étrange petit bourlet de chair, comme une cicatrice. De dos, il a tourné la tête vers moi et m’a souri de nouveau.

Ce n’est qu’un des nombreux rêves que j’ai fait de lui cette nuit. Jusqu’ici, j’en avais déjà rêvé une ou deux fois, mais jamais autant en une seule nuit. Je ne sais pas pourquoi tous ces souvenirs réels et imaginaires se sont emparés de moi durant ces quelques heures de sommeil. Une chose est sûre, le réveil est terriblement douloureux.

Hier, je suis arrivé à me sentir mieux la majeure partie du temps. Je n’avais pas le moral en arrivant au travail et puis en à peu près une heure, je me suis senti mieux. Je suis même arrivé à ne pas penser du tout à tout ça quelques minutes, plusieurs fois dans la journée. Et puis, en rentrant chez moi, de nouveau je me suis senti triste et il m’a beaucoup manqué. Et encore une fois, au bout d’un moment, je me suis senti mieux. Les montagnes russes, comme disait Zéro Janvier. Aujourd’hui, je ne sais pas ce que la journée me réserve.

Ce que je sais en revanche c’est qu’aujourd’hui je vais être vulnérable. J’ai toujours eu tendance à tenir des dialogues avec moi-même ou avec des proches. Des dialogues durant lesquels je m’explique avec les personnes. Ca peut paraître un peu fou, genre le type qui parle tout seul, et j’ai d’ailleurs plusieurs fois surpris des regards inquiets de gens croisés dans la rue. Je vous rassure, je ne parle pas à voix haute, mais parfois je bouge effectivement les lèvres. Bref, toujours est-il qu’aujourd’hui j’ai dialogué avec lui, un lui futur, dans quelques temps (mois, années ?) et où il me disait toute la vérité sur les raisons qui l’ont poussé à me quitter. Et je sais que je ne dois surtout pas m’engager sur cette voie. Je vais donc devoir être très fort aujourd’hui, et j’espère être à la hauteur. Dans tous les cas, j’ai décidé d’aller voir ma N+2 dans la journée pour lui dire que ces temps ci je n’ai pas grand-chose à faire et que je peux suppléer mes collègues sans problème. Ca sera toujours du temps de pris à ne pas penser.

(et oui, j'ai craqué, j'ai fini par venir ici du travail... Mais ce matin, j'en avais besoin)