Il y a quelques mois, un peu plus d’un an en fait, j’ai été à deux doigts d’avoir la foi. J’ai senti que j’étais proche d’entrapercevoir ce qu’il y avait sous le voile, proche de la révélation. Evidemment, je pense que les circonstances y étaient pour beaucoup.

Cela faisait environ 6 mois que Marcelo et moi avions rompus. J’avais énormément souffert de cette rupture, mais je m’en étais remis. J’étais célibataire, et je me posais énormément de questions sur mon avenir. Je ne savais pas ce que j’allais devenir, je ne savais pas où j’allais, que ce soit dans le domaine sentimental ou professionnel.

Et puis, pile poil à cette époque, je me suis mis à lire des romans de Paulo Coelho. J’en vois déjà certains rire au fond de la salle. A ces gens là, je dirais simplement que rien ne vous oblige à lire cet article mais que quoi qu’il en soit, je vais continuer. Parce que bon quand même, vous avez pris l’option littérature aussi en décidant de venir par ici, à vous d’assumer.

Je n’ai jamais été très croyant. Disons que, comme beaucoup de gens, je ne sais pas si Dieu, ou quel que soit le nom que vous lui donnez, existe au-dessus de nous. Mais durant cette période de ma vie, j’ai vraiment eu l’impression que quelque chose en tous cas, peut-être même quelques choses, des forces, des choses indéfinissables, mais bien là, existaient. Il y a une idée intéressante développée dans certains des bouquins de Coelho, et qui est la suivante : à partir du moment où vous voulez vraiment quelque chose, tout l’univers œuvre pour vous l’apporter. A vous ensuite de savoir décoder les signes qui parsèment votre chemin. Aujourd’hui, j’ai l’impression de me retrouver dans le flou, comme durant l’été 2006. Flou sur ma vie, et sur mon avenir. Je sais que la cause principale de ce flou est ma rupture avec Ja.y. Parce que comme je l’ai déjà dit, j’avais l’impression d’avoir plein de choses devant moi lorsqu’il était à mes côtés, et aujourd’hui, j’ai l’impression inverse.

A l’époque, j’avais peu à peu prêté plus d’attention à tout ce qui pouvait m’indiquer mon chemin. Et c’est finalement le bouquin lui-même qui avait été le signe principal. A ce moment là, dans ces circonstances, j’avais eu l’impression qu’il ne s’adressait qu’à moi, directement à moi. Comme si l’auteur, sans en avoir conscience, n’avait écrit ce livre que pour que moi, ce jour là, je le lise. J’avais alors ressenti une énergie énorme. Pas quelque chose d’intérieur, mais quelque chose d’autre, tout autour de moi, dans chaque chose, des forces invisibles mais incroyablement puissantes. J’ai le souvenir d’avoir parlé, d’avoir remercié sans savoir qui, sans savoir quoi. Et pendant quelques semaines, j’avais vu des signes, concordants, qui m’avaient poussé à faire des choix, et aidé à prendre des décisions, contre l’avis de tous, parfois.

Aujourd’hui, cela recommence.

J’avais perdu l’habitude de voir les signes. Il faut de toute façon être dans un certain état d’esprit pour les voir, il faut être assez ouvert. Et tout ça m’est revenu en pleine figure lorsque j’ai lu ceci chez Ron :

Il m’explique comment faire, lorsque je me trouve face à une grande question, dans ma vie, un choix atroce, une hésitation, le besoin d’en savoir un peu plus face à un destin muet. Je formule un vœu, dans ma tête. Je secoue les bâtons de la fortune. Au bout de quelques instants, un seul se détache du lot et tombe par terre. Je lis le numéro gravé, file sur le petit répertoire lire la réponse des Dieux. Je sais désormais quel chemin emprunter. « Les bâtons ne se trompent jamais ! Jamais ! » Il [avait] raison.

Comme si, au moment où je me retrouve à nouveau dans le flou, quelque chose sait qu’en lisant ceci, j’ouvrirais à nouveau les yeux.

Tout ça vient aussi du fait que j’ai des envies de partir. Parfois, quand je monte dans ma voiture en rentrant chez moi le soir, une petite voix me hurle de ne pas m’arrêter, et de rouler, rouler. D’arriver là où j’arriverais. De vivre ce qui m’y attend. De suivre les signes. De partir voyager autour du globe. J’ai conscience que tout ça ne sont que les symptômes d’une fuite en avant. De vouloir changer d’air pour oublier. Et dans ces circonstances, forcément, on a tendance à vouloir voir des signes. Des volontés supérieures là pour nous guider. Cela nous rassure. Mais si cela était vrai ?

Je me connais. D’ici quelques jours peut-être, tous ces sentiments auront disparus en moi. D’ici quelques heures même. Mais en attendant, je sais que je serais attentif.

Je sais que beaucoup d’entre vous doivent se dire que je suis tombé bien bas pour arriver à croire à de telles bêtises. Je pense même que je serais comme vous, si je n’avais pas vécu ce que j’ai vécu l’année passée. Pour vous rassurer, j’ajoute que ces signes, je les vois, les interprète et les comprends. Mais je ne les suis pas aveuglément. J’y réfléchis ensuite avant de décider ce que je dois faire.
Je ne suis pas non plus un mystique ou un désespéré au point d’aller voir des marabouts ou des voyantes.
J’ai simplement cette ouverture d’esprit momentanée, et je ne la nie pas. Je veux juste profiter de ce qu’elle peut m’apporter.