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La cheville miraculeuse

On continue dans les souvenirs de vacances...

Lorsque mon frère et moi arrivons chez mon oncle et ma tante suivis de mes parents dans la voiture, nous sommes accueillis par des mines inquiètes. Un fois rassurés sur notre sort, c’est finalement des éclats de rires qui fusent, même si mon père rit encore un peu jaune sur le moment.

 

La maison est assez grande et le terrain vaste comme celui d’un terrain de foot. Je suis ébahi de voir tout ça et mon oncle et ma tante nous font visiter, avec leurs petits trottant derrière eux. C’est également la première année que nous avons un caméscope et nous filmons tout, de notre arrivée au contenu de nos assiettes.

 

Je me souviens avoir passé des jours bien agréables dans cette maison. Pour que nous ayons plus d’indépendance, mon oncle et ma tante nous avaient proposé de dormir dans une caravane juste à côté de la maison, proposition à laquelle mon frère et moi avions répondu avec enthousiasme. La caravane possédait tout le confort et elle était suffisamment isolée pour ne pas être réveillé tôt le matin par nos petits cousins.

 

Nous étions également monté dans la vieille deudeuche du père d’Alain. J’avais été complètement sur le cul de voir qu’un levier de vitesse pouvait être différent de ce que nous avons l’habitude de voir. Il s’agissait d’un manche qui sortait du tableau de bord et qu’il fallait plus ou moins tirer pour le manœuvrer. Rien à voir avec nos leviers 5 (ou 6) vitesses. Mais j’adorais monter dans cette vieille voiture qui grinçait et couinait tout ce qu’elle savait !

 

A l’époque, j’avais un léger faible pour mon oncle Alain, et je me souviens bien du jour où nous étions allés cueillir des cerises ! Je précise qu’il s’agit du mari de la sœur de ma mère, donc aucun lien de famille, donc ce petit béguin n’était techniquement pas incestueux. Et puis merde, j’avais 11 ans ! Donc ce jour là, il était monté à l’arbre pour atteindre les cerises les plus belles et je m’étais aperçu avec bonheur qu’il portait un short large qui laissait tout voir de son entrejambe. Evidemment pour gâcher mon bonheur, il portait un slip et pas un vieux caleçon béant, mais cette vision avait suffit à me hanter toute la journée.

 

Alain qui nous avait d’ailleurs fait gouter des sardines crues pour la première fois de notre vie à ma mère, mon frère et moi. Ma mère, tellement fière d’elle de manger du poisson cru avait absolument voulu qu’on la filme en train d’en manger une. Au dernier moment, mon père avait sortie une sardine absolument pas décortiquée et entière. Ma mère, tellement concentrée sur l’objectif avait ouvert grand la bouche et enfournée la sardine tête la première. C’est en se mettant à mâcher et devant la taille du morceau qu’elle s’était aperçu de la supercherie.

 

Cela dit, mon père ne fut pas en reste de conneries cet été là.

Un jour de beau temps, nous avions décidé de jouer au badminton sur le terrain qui jouxtait la maison. Il s’agissait d’une sorte de terrain vague relativement plat et recouvert d’herbe. Cela dit, quelques trous et pierre s’y cachaient. C’est donc tout naturellement que mon père, jouant contre ma petite cousine, s’était rétamé en se tordant méchamment la cheville gauche. Mon père craignait (et craint toujours) des chevilles. Il a fait beaucoup de foot étant jeune, a eu beaucoup d’entorses, et ses chevilles sont assez fragiles.

 

Résultat, une belle entorse. Il était donc passé à la pharmacie le soir même et on lui avait donné une crème à mettre tous les soirs et tous les matins. Mon père, consciencieux, passait sa crème avec soin, toujours très concentré. La douleur était toujours très présente après deux jours, et il était temps de repartir à la campagne, dans la Drôme. Mon oncle et ma tante nous suivait et le soir, nous étions tous à table, dans ma maison de campagne.

 

C’est le lendemain soir que mon père a cru au miracle. Alors que nous étions tous en train de jouer aux cartes après le repas, il avait décidé qu’il était l’heure de se mettre de la crème sur la cheville. Précautionneusement, il se met alors à étaler la crème, à masser, à caresser, à passer et repasser sur sa cheville. Petit à petit, un sourire se dessine sur ses lèvres. Jusqu’ici, personne n’a vraiment fait attention à son manège lorsqu’il nous dit avec un sourire béat :

-Oh bon sang cette crème marche du tonnerre ! Je n’ai plus mal du tout. Mais vraiment plus !

On sent la joie qui transpire au son de sa voix, il en a presque les larmes aux yeux de bonheur, et tout en continuant à se masser, il soupire :

-C’est incroyable…

 

C’est alors que ma mère éclate littéralement de rire en point la cheville de mon père du doigt. Petit à petit, mon oncle, ma tante, mes cousins, mon frère et moi la rejoignons dans son fou rire. Mon père commence à froncer les sourcils, conscient que quelque chose cloche. Nous sommes en train de gâcher son moment extatique sans explications.

-Et bin quoi ? C’est vrai, cette crème marche bien, je vous dit que je n’ai plus mal ! Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?

 

Entre deux crises de rire, ma mère parvient enfin à articuler :

-C’est pas la bonne cheville que tu te masse ! Tu masse la droite mais c’est la gauche que tu t’es tordue !!

Et tout le monde repars dans une crise de larme euphorique.

 

Tous sauf mon père. Qui rentre pudiquement dans la maison pour se masser la cheville gauche, celle qui s’est vraiment tordue.

Aujourd’hui, il en rigole avec beaucoup de plaisir, et cela fait partie des autres anecdotes qui ressortent régulièrement à table.

Ecrit par Euan, le Vendredi 10 Août 2007, 16:54 dans la rubrique "Actualités".