La suite... - Froid

Arf…. Ahhh…

Midi moins cinq et je suis complètement crevé!

Depuis 8h45 je suis en chambre froide à 5°C pour faire un inventaire. Je n’en peux plus. Soulever des caisses, les reposer, les ouvrir, sortir chacune des 60 bouteilles, relever leur numéros, le ré-écrire sur le bouchon, les ranger par ordre croissant dans la caisse, renoter tout ce que l’on vient de faire sur le registre… Et passer à la caisse suivante.

Vous voyez déjà deux aspects de ce travail, à savoir la fatigue physique de lever tout ce poids et d’avoir sans arrêt la tête penchée en avant sur les flacons (ouille mon dos). Mais à cela s’ajoute le froid.

Quand on rentre dans la chambre froide à 5°C, au début on se dit que ça va. En fait, cette fraîcheur est presque agréable. Au bout de dix minutes, elle n’est plus agréable mais elle n’est pas embêtante non plus. Il fait froid, c’est tout. A partir d’une demie heure, votre nez se met à goutter. C’est charmant, je vous jure. Surtout quand la goutte d’eau condensée tombe sur le registre et fait une belle tache d’encre. A ce stade là, les mains commencent à avoir froid. Mais c’est à 45 minutes que le pire arrive. Là, vous avez les doigts congelés qui vous brûle. Et pourtant, il faut écrire en tout petit sur ces satanés bouchons. Croyez-moi, écrire des petits trucs comme ça quand on a l’impression d’avoir des bouts de bois en guise de doigts, c’est difficile.

Et tout ce froid, forcément ça fatigue aussi. Alors de temps en temps, quand je tourne la tête pour voir combien de caisses il me reste à inventorier, je sens tout qui tourne autour de moi. C’est une sensation assez étrange et du coup, je sors toutes les heures 10 minutes pour tenter de me réveiller un peu.

Ah et puis aussi : depuis le début j’ai une trouille bleue d’un truc. C’est une chambre froide ce qui implique qu’il n’y a aucune ouverture sur l’extérieur en dehors de la porte blindée. Et l’interrupteur pour la lumière se situe à l’extérieur. J’avais une trouille monstrueuse de me retrouver dans le noir dans cette pièce avec un froid de mort avec l’énorme raffut du système de refroidissement. C’est arrivé aujourd’hui. Quelqu’un est passé devant la chambre, a vu de l’extérieur le voyant qui dit que la lumière est allumée et a éteint. Tout à coup, je me suis retrouvé dans le noir le plus total. En une fraction de seconde mon cœur s’est mis à cogner à une vitesse phénoménale. L’adrénaline s’est déversée à torrent et j’allais me précipiter sur la porte quand la personne a ouvert pour vérifier qu’il n’y avait personne.

En fait, quand on grandit, on a plus (ou presque plus) peur du noir. Mais le noir et le froid et la petite taille de la pièce, ça, ça fout les choquottes !

PS: ce soir, nouvelle star!