La suite... - Et ça cogite, et ça cogite...

Hier soir - réunion de plusieurs facteur? - j'ai cogité.
La soirée a pourtant commencée comme d'habitude depuis deux jours: manger tard devant un film. Premier indice pouvant expliquer un état d'esprit un peu fucked-up, le film en question était Brokeback Mountain, pas un choix des plus joyeux vous en conviendrez...
D'ailleurs, Tatie qui ne l'avait jamais vu a dû se retenir très fort pour ne pas pleurer.

Ensuite, après quelques heures, moment de se coucher. Comme d'hab, je prépare tout mon petit bazard. Oui, quand je ne dors pas chez moi, j'ai quelques indispensables. Des trucs que je n'utilise pas quand je dors chez moi (sauf le bouquin) et dont je ne me sers que rarement d'ailleurs, même quand je ne dors pas chez moi. Ce sont juste des bouées de sauvetage si le navire de mon sommeil s'abîme pendant la nuit et que je me retrouve en insomnie. J'ai donc un bouquin, voir deux. Mon balladeur CD avec plusieurs CD à portée de main, une lampe de poche, de l'eau.

Hier soir, je me décide pour le best-of de Zucherro. Je ne sais pas pourquoi ce CD. Et là, Flash-back pour bien comprendre mon état d'hier soir.

Année de mon bac (deux ans en arrière) ce sont les vacances, je ne sais plus lesquelles, des vacances qui durent deux semaines. Je suis dans la voiture avec mon grand-père côté paternel, un pilier de la famille, l'homme le plus généreux que j'ai connu (oui je sais, on dit souvent des choses pareilles, mais je les pense sincèrement). Nous venons de rammener mes cousines sur Grenoble, nous avons une heure de route. Pour nous accompagner, le best-of de Zucherro. Mon grand-père a l'air ailleurs, fatigué, chose qui ne lui arrive jamais.
Le soir, au resto, je fais part de mon impression à mon père.
Le lendemain, mon père m'appelle au téléphone en pleurant et me dit que mes impressions étaient justifiées: mon grand-père vient de mourir d'une attaque cardiaque.

Voila, c'est en repensant à tout ça que je me suis couché hier soir. Et du coup, j'ai commencé à penser et à me poser une question con "et si tu le voyais maintenant, cet homme que tu aimais tant et pour qui tu avais le plus profond respect, qu'est-ce qu'il penserait de ta vie, de tes décisions, de ce que tu t'apprêtes à faire?"
Et tout ça a tourné parce que vous pensez bien que j'ai imaginé le meilleur de ce qu'il pourrait me dire, comme le pire. Sans savoir évidemment ce qu'il aurait vraiment dit.

Donc, ça faisait une heure que tout ça marinait, dans le noir, quand j'ai entendu Tatie se tourner pour la sixième fois en dix minutes.
"Toi non plus tu ne dors pas? lui ais-je dit.
-Non...
-Et tu cogites?
-Oui..."
Alors on a essayé d'échanger nos problèmes et de cogiter sur les problèmes de l'autre. Sauf que Tatie y est trop bien arrivé et a vraiment cogité sur mon grand-père. Du coup, on a passé une autre heure à se chanter des berceuses (et oui....) mais ça a marché.

Conclusion, quand on cogite, il vaut mieux retourner en enfance et se chanter toutes les berceuses qu'on connaît, d'une voix lente et traînante.

Demain, retour sur Lyon pour la journée! (ouais, enfin après 5H de train, donc à 17H...)

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