La suite... - Ma mère devrait tenir un blog

Ouaip, je crois qu'elle aurait bien un article minimum par jour, vacances et jours fériés compris. Certainement de l'audience d'ailleurs. Elle a des tas de choses à dire. Des tas. Et d'ailleurs, c'est pas tellement des choses à dire, mais plutôt des raisons de se plaindre. En gros ça donnerait à peu près ça:

"Cher journal,

Encore une journée épouvantable. Ce soir, je suis rentrée de mon village natale où j'ai passé le week-end. A peine arrivée, le petit dernier [ouais ouais, c'est moi Euan le p'tit dernier] nous lance un bonjour tonitruant qui me vrille les oreilles, et il précise qu'il a faim. Non mais oh, avoir faim à 20h ça va pas la tête? Il est pas diabétique comme moi que je sache? MOI je sais ce que c'est qu'une hypoglycémie, MOI je peux me plaindre et exiger qu'on mange tout de suite. Cher journal, les gosses ne savent vraiment rien de la vie.

Et quelle chaleur épouvantable! Au moins, au village, il faisait frais! Je l'ai bien répété 15 fois au petit dernier ça, qu'il faisait frais. Et lui, il s'est énervé en me disant que j'avais de la chance et qu'il avait eu chaud tout le week-end lui. Et bien, il n'avait qu'à venir! Au moins, il faisait frais au village...

Bon, au moment du repas, tout le monde se mets à table, et une fois de plus, la porte de placard entre-ouverte ne semble gêner que moi! Je me lève pour la fermer, retourne m'assoir et voit le tiroir de la commode ouvert. Et personne ne bouge le petit doigt! Bon sang quelle bande de feignants! Alors je me suis relevée et j'ai fermé ce tiroir! Je leur ai encore dit qu'on avait certainement pas appris à fermer les tiroirs chez eux et qu'ils n'en avaient rien à foutre et que c'était de la feignantise. Si tu avais vu, cher journal, le regard qu'ils m'ont lancé!

Après ça, j'ai fait un peu de repassage. C'est ma dernière semaine de boulot, j'ai trois mille cinq cent quatre vingt dix sept pantalons dans ma garde robe, mais non non, je voulais ABSOLUMENT celui qui sortait de la machine. C'est effroyable comme un fer à repasser peut dégager comme chaleur. Je m'en suis plains au reste de la famille bien entendu, mais eux, ça n'a pas l'air de les déranger!

Pour finir, en passant devant la cuisine, j'ai aperçu une tache par terre. Du genre de celle qu'on ne voit presque pas, mais j'ai l'oeil moi! AHA! Alors là, j'ai explosé! Ils n'en ont rien à faire de la propreté dans cette maison! Il n'y a que MOI qui m'en soucie! Ah cher journal, la vie est dure!"

Voila. J'exagère à peine. C'est assez fidèle en somme. Et encore, je vous passe les soirées où elle a passé une mauvaise journée au boulot. Quoique même les bonnes journées sont riches en anecdotes... (ceci dit, pour sa défense, elle a quelques collègues gratinés...)

Bon, le week-end n'a pas dû être vraiment reposant pour eux non plus. Mon grand-père côté maternel commence à sérieusement partir en vrille, à ne ressasser que des vieux souvenirs, à radoter et critiquer sur l'église et la politique... Ahlala, ça devient de pire en pire, maintenant, même en déployant tous nos efforts pour le faire changer de sujet, y'a plus rien qui marche. On en revient toujours à ça, il balance son fiel sur tout le monde. Dernière nouvelle: quand on est pas en face de lui, il nous critique auprès de ma tante. Et vice versa...

Ma mère ce soir, au sujet de son père: "et bien j'éspère sincèrement que je serais pas comme lui!"

Et moi donc, maman!