La suite... - Des hommes avec des hommes...

Enormément de choses...

Il y a à peine trois ou quatre jours, je désespérais de ne pas pouvoir faire la fête, de ne pas pouvoir voir tous ceux qui ont compté, de ne pas pouvoir me laisser ennivrer.
Et voila que tout a changé.

Le lendemain même de mon article là-dessus, Clara me téléphone et me demande ce que je fais vendredi soir. Je lui réponds que je ne fais rien de particulier et elle me propose de venir passer la soirée chez elle avec Flo. Après tout, je n'ai rien de mieux à faire alors j'accepte. Et lui propose de faire venir Quyen. Qui ne peut pas. Elle propose de faire venir Audrey. Qui ne peut pas.

Tatiana m'appelle quelques heures plus tard et m'apprends qu'elle rentre de Strasbourg plus tôt. Vendredi soir. Aussi sec, je lui propose de venir et elle accepte. Je commence à me dire que la soirée va peut-être bien se passer. Puis Benoit vient me parler sur le net. Il est en permission. Là encore, je me précipite dans la brêche et l'invite.

Vendredi après-midi, c'était donc l'heure des courses avec Flo et Clara pour un barbecue. Mon dieu quelle horreur! Il faisait une chaleur épouvantable dehors, on transpirait comme des cochons. Et les caissières... Ahlala les caissières!

Nous arrivons aux caisses et je vois qu'il y a des caisses spécial "paniers", vous savez ces paniers rouges monstrueux qui peuvent remplacer les chariots. Alors je décide que nous allons tester ces caisses parce qu'en plus, il doit y avoir moins de monde, moins d'articles, donc ça doit aller plus vite... Tu parles Charles! Devant nous, un couple avec enfants et encore devant eux, en train de passer, une mère et sa mioche. Qui a trouvé un jouet dans le magazin et qui l'a mis dans le chariot. Mais ce jouet n'appartenait pas au magazin. Et la pauvre caissière cherchait désespérement un code barre inexistant. Mais elle refusait de donner l'article. Un bordel qui a duré 15 min. Je passe à la caisse d'à côté pendant que Flo et Clara gardent notre place. La caisse d'à côté y'a personne mais la nana ne part pas et semble attendre. Paré de mon plus beau sourire, je lui lance un "vous êtes ouverte?" Est-ce mon jeu de mot involontaire? Toujours est-il que le bouldogue que j'avais pris pour une caissière m'envoie chier. "J'fais des prélèvements! Ca se voit pas?"

Donc, une quinzaine de minutes d'attente et la dame au jouet décide enfin d'abandonner. Nos amis de devant passent à leur tour et là c'est le drame, un article avec prix mais sans code barre. "Ah putain on est verni lance la dame derrière moi". J'approuve vigoureusement. Pendant ce temps, la caissière-bouledogue a appelé une "dame - roller". Notre caissière à nous en profite et lui demande si elle n'a pas le code barre dudit article. Ce à quoi la "conasse - roller" lui répond... Non attendez, même pas. Elle la regarde d'un air condescendant, sort son talkie-walkie de sa poche et en lui mettant sous le nez lui sort "bin tu peux pas m'appeler comme tout le monde?" Et elle s'en va. Je vous jure, j'étais sur le cul. Bon, on a tous gueulé dans la file alors super conasse est revenue. Et on est enfin passé.

Le magazin en quetion, c'est Carrefour. Merci la solidarité et la formation des caissières.

Donc, finalement, nous sortons. Pour nous prendre la pluie qui ne nous raffraichit même pas mais arrive à mouiller nos baguettes de pain pour le barbecue.
Arrive la soirée même. Benoit arrive vers 19h. Nous blablatons beaucoup. Je commence à me sentir bizarre par rapport à lui. Mais je n'arrive pas à mettre un mot dessus. Puis, vers 20h, je lance un "bon, on prends l'apéro?" Alors je commence à boire, sans intention particulière. Mais très vite je m'ennivre. Benoit nous montre alors quelques photos de sa caserne. Et bien je dois l'avouer, l'armée de l'air c'est un repère à beau gosses. De diou qu'ils sont sexe. Ils transpirent le sexe. Je vous jure, jusqu'ici ça m'avait rien fait mais là, je peux le dire: l'uniforme ça tue sa race! (mon dieu comme je parle!)

L'alcool aidant, je commence à raconter des conneries de plus en plus vulgaire pour le plus grand plaisir de tous mes camarades et l'ambiance est franchement bonne. Tatie arrive vers 22h, nous n'avons pas vu le temps passer et nous n'avons pas encore mangé. A cette heure là, je suis bourré (vous pouvez en trouver une preuve chez In-Somnia si vous cherchez lol). Bien bourré même. Tout le monde est de bonne humeur et Benoit est vraiment spécial. Il m'a manqué. Je le vois en photo en uniforme et bon dieu ça le rend sexy. Il est entouré de mecs. Il parle de ses histoires et je vois que ces deux mois l'ont fait murir. Bon dieu j'ai une furieuse envie de lui rouler un patin. Mais je me retiens, je me retiens.

Ben envoie un texto à Quyen en lui reprochant de ne pas venir pour sa permission. Elle réponds qu'elle arrive vers minuit. Elle arrivera à une heure du matin, moi bourré comme un coing, elle excité comme une puce, on s'est pris dans les bras, nous avons sauté dans toute la maison et beaucoup parlé et rigolé. J'ai joué à un jeu d'adresse bourré sur console et croyez-le ou non, je n'étais pas dernier!

Et puis finalement, en tournant à la cigarette, nous nous sommes installés sur le balcon Ben, Quyen et moi. Et nous avons parlé comme nous ne l'avions pas fait depuis deux ou trois ans. C'était bien. Ben nous a encore parlé de l'armée. Et de sa famille qui l'a déjà zappé en deux mois. "C'est genre quand je suis en permission, ils m'appellent même plus pour manger. Ils oublient que je suis là. Ca fait bizarre de voir que rien n'a changé sauf qu'ils m'ont oublié et semblent très bien vivre sans moi". Et puis, je commence à regretter un peu certaines choses qui ont été dites par moi et les autres ce soir. Comme quoi l'uniforme le changeait, le rendait beau sexy et intelligent (ouais ouais, c'était plus ou moins tous ces clichés). Je me dis qu'il doit en souffrir parce que même si on l'aimait avant, il doit avoir l'impression de devenir populaire juste grâce à l'uniforme, et que ce n'est pas lui qu'on aime, mais ce qu'il représente. Mais tout à notre conversation je ne dis rien.

Finalement, vers 4H nous allons nous coucher. Tatie et moi parlons beaucoup, elle a peur. Peur de me perdre et surtout se déteste car, me dit-elle : "j'aimerais être irremplaçable dans ton coeur. Moi je sais que je vais arriver à vivre sans vous, j'ai déjà l'impression d'être déconnecté de vous. Sauf de toi peut-être. Mais j'aimerais être irremplaçable dans ton coeur."

Et moi je lui avoue pour Ben. Que ce soir, à plusieurs reprises, j'ai eu envie de lui. Elle me regarde interloquée:
-Sérieux, tu voudrais sortir avec Benoit?
-Non, je ... non. (bon l'alcool fait encore effet je rappelle lol) En fait le truc c'est qu'à l'entendre parler il a changé. Il n'est plus dans ses gamineries, il murit. Et un homme mûr dans sa tête, c'est quelque chose qui m'attire. Est-ce que je veux sortir avec lui? Avant j'aurais dit non. Aujourd'hui, je ne dis pas oui, mais je me pose la question.

Bon, Ben est hétéro de toutes façons, et je ne pense pas sortir avec lui. Mais ça m'a fait plaisir de le revoir. Et je sais que je suis le seul à lui manquer. Il m'a dit ce soir qu'il aimerait rencontrer mes amis. Parce que Flo Tatie et Clara, ça le gave un peu. Quyen est sans attache, volage. Alors il voudrait voir d'autres gens avec moi. Franchement ça m'a touché. Et je suis content de le voir comme ça mais il me manque. C'est bizarre. Mais je sais une chose, c'est que je ne suis pas amoureux de lui :) Et aussi, j'ai mis les choses au clair sur le statut que lui apporte l'uniforme, et lui ai bien dit que moi, c'est le Ben de toujours que j'aime et que personellement, l'uniforme ne fait que me rendre jaloux de tous les beaux mecs qu'il fréquente 24h/24h ;o)

Durant la soirée, j'ai aussi appris deux choses qui m'ont peiné.
La première, c'est que Eliz m'a appelé toute cette journée du vendredi. Sans que je décroche mais je me connais, la culpabilité, "et si elle avait vraiment besoin de moi, peut-être que je peux la sortir du trou", j'aurais décroché. Et bien Quyen m'a dit que si elle voulait me voir, c'est uniquement au cas ou j'aurais de l'herbe pour fumer. Il n'y a que ça qui l'intéresse. Ca m'a dégouté d'elle. Je me ronge, prends ses appels à l'aide pour la réalité, alors que tout ce qui l'interesse c'est la drogue. Merde en plus j'en ai eu qu'une fois chez moi.

La deuxième, c'est Tatiana qui me l'a apprise. Quyen lui a fait une confession au milieu de l'année en lui disant qu'une fois je lui avais dit qu'on serait sorti ensemble si j'étais hétéro. Qu'elle était importante pour moi. Tout cela, c'est vrai, je lui ai dit. Je l'ai embrassé aussi des fois, paris stupide, alcool. Quyen a dit à Tatie qu'elle souffrait énormémet de tout ça. Et je me suis détesté. Je ne me rendais pas compte qu'elle avait encore des sentiments pour moi. Quelle ironie, des tas de filles sont tombées amoureuses de moi, cette année encore, deux filles de l'IUT m'ont proposé de coucher avec moi! Alors que côté mecs... Ahlala, la vie aurait certainement été plus simple si j'avais été hétéro lol.

Mais bon, ça n'enlève rien à la soirée, où je me suis beaucoup amusé, vidé de tout. Pris du bon temps, retrouvé mes amis, le groupe reformé le temps d'un soir. Que c'était bon.
Le lendemain, j'ai vu la bouteille de vodka acheté neuve la veille vidée de moitié. J'ai demandé à Tatie
-Rassures-moi, il n'y a pas que moi qui ai bu de la vodka hein?
-Et bien... si
-En plus du Malibu et de la Despé?
-Oui
-Ah je me disais aussi que ça tournait beaucoup ce matin!

Pour conclure, spéciale dédicace à mon amie Stefano, réplique du film Pédale Douce qui passait ce soir:
"Y'a pas d'hétéro... Que des mecs mal dragués!" ;o)